Francisco Montaner, une grande voix d'Espagne.
...............Le Monde

Il faut le voir sur une scène silhouette pétrifiée ou presque, sombre, ardente. Rien qu'une voix et, les quelques mouvements du corps, de la main, du bras, de la tête, mouvements nécessaires, prolongements naturels du chant qui vient des profondeurs. Une voix tour à tour douce, ténébreuse, rauque, gaie, rude ou plaintive selon que le poète chante et évoque les souffrances de la guerre, les tourments de l'amour, une jeune femme endormie au bord de la rivière. Il est là, présence inoubliable avec ses souvenirs noirs et rouges de la guerre d'Espagne, les violences et les cruautés d'aujourd'hui, les songes et les nostalgies de demain. Il est là, chant fait homme, paroles et musiques confondues, statue de joie et d'exil, de lumineuse blessure, de libre espace.

André Laude
.............Les Nouvelles Littéraires


Aucune euphorie, des gestes humains, fragiles, pudiques, une nature en fêlure, en promesse, en mystère.. Ce qui ressort de cet album ( consavré à Octavio Paz), c'est un climat d'une beauté sans fard, une adaptation amie, précautionneuse, une fidélité sans brusquerie. Une épousaille " esperanzada " qui mène loin.

Régine Mellac
...............Paroles et Musique

Toujours aussi ébouriffé Montaner. Mais c'est sa seule concession. Ou son élégance. Le répertoire, lui, demeure d'une inébranlable tenue. Sobre et fabuleux, sans tape à l'oeil. Ce n'est plus très courant.
Avec une voix qui conviendrait au meilleur tango (regardez du côté du Cuarteto Cedron, mais on ne copie pas) il chante Lorca, Octavio Paz, Nicolas Guillen, Pablo Neruda et Antonio Machado. Toujours fidèle à ses amours. Ce qui n'exclut pas le sourire. Une pointe de sourire, par ces temps difficiles où la poésie ne se vend pas trop bien sur scène. Il aime bien les bars Francisco Montaner. Et, grâce à lui et à Nicolas Guillen, l'odeur tenace des ports où boire son verre "élémentaire" franchit la porte.

Gérard Cléry
..........Le Matin


Une façon de continuer le voyage : écouter Francisco Montaner chanter les poètes de langue espagnole. Lorca, Alberti, Hernandez, Machado, Guillen ...Montaner élargit encore le bel horizon, cinglant vers l'Amérique latine : Neruda le Chilien, Paz le Mexicain, Yupanqui l'Argentin...Les mots-images font lever des brumes de chaleur, des émotions à hauteur d'homme, un plaisir chaud et vibrant.

Anne-Marie Paquotte
..........Télérama


Il Chante d'une voix transparente qui sait suggérer l'indicible. Francisco Montaner est un grand chanteur, mal connu du public, ce qui ne l'empêche pas d'exister à la hauteur des textes qu'il s'est choisi par légitimité de talent.

Louise Allegro
............La Dépêche du Midi


Francisco Montaner fait depuis des années un important travail au service de la poésie de langue espagnol voix et guitare sont magnifiques.

Jean Rabinovici
...........Témoignage Chrétien


Son choix a été d'embrasser la totalité de Neruda. Rien n'est plus difficile. Il y réussit par un parti très sobre de la musique, ramenée à sa dimension légitime et soucieuse avant tout de ponctuer une grande parole.

Jean Marcenac
........ L'Humanité

Il ne copie pas les poètes, il les chante, les rêve, les réinvente, touchant ainsi "la grâce qui atteint les lèvres du poète". Face à Lorca, poète tragique et mystérieux à l'image du peuple qu'il incarne toujours, Montaner émet une chaleur, une clarté, une voix "faite d'étoiles vivantes sur un jour perpétuel".

............Nice Matin

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QUELQUES ARTICLES DE PRESSE....

 

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Montaner ressuscite
Juan Ramon Jimenez

Ne tournons pas autour des mots ! Ce compact consacré par Francisco Montaner au poète Juan Ramon Jimenez, Nobel de littérature 1956, devrait en temps normal se voir attribuer un Grand Prix du Disque. Les professionnels de l'écoute seraient bien inspirés de ne pas faire la sourde oreille devant l'aubaine.
Voyageur infatigable de la poésie hispanique, Montaner remet en lumière "l'Andalou universel" dont Lorca, AIberti etGuillen se réclamèrent. Avec un laser haut en couleurs où les nuances de la voix, les musiques, la richesse des arrangements méritent toutes les oreilles !
De toute façon je n'ai aucun mérite, affirme-t-il, les poètes que je chante sont des poètes incontestables. Ce sont les grands de la poésie espagnole de ce siècle et de plus, pour la plupart, des poètes universels. Et il ajoute : Je n'ai aucune mission, aucun autre message que celui de faire partager les gens que j'aime.
Délicatesse contagieuse
Le voilà donc qui tire d'un demi oubli Juan Ramon Jimenez qu'il projetait depuis longtemps d'enregistrer. Comme il a porté, mis en musique et chanté, depuis toujours dirait-on, Guillen, Lorca, Neruda, Alberti, Machado et Octavio Paz. Trois espagnols et trois latinosaméricains, six disques. Plus la dernière galette haute en saveurs. Ce qui aconvaincu Montanerchez Juan Ramon Jimenez : sa grande délicatesse, sa véritable élégance, celle du coeur. A le lire, c'est quelqu'un de généreux et de pudique, qui ose tout. En 1936, il a eu un comportement d'homme formidable: il a quitté l'Espagne pourl'exil. Il n'a jamais transigé la-dessus. Et puis c'est un esthète passionné de couleurs, de peinture et d'art.
N'empêche ! Ce CD contient un ou deux poèmes dans lesquels le grand humaniste montre tout de même le bout de son nez. "Nous sommes tous rois égaux/Sur la terre reine complète ... à elle seule elle nous donne à tous la substance éternelle". Ne dirait-on pas que ce perfectionniste était aussi un peu contestataire de l'absurde érigé pendant trop longtemps dans son pays en pseudo-morale ?

Entre perfectionnistes


La langue est très belle, la sensibilité formidable, presque maladive. Juan Ramon retravaillait sans cesse ses poèmes, d'une édition à l'autre. A tel point que j'ai eu peur un moment des réactions du légataire de l'oeuvre. Et je me trompais, car il m'a écrit une lettre flatteuse que je ne pense pas mériter. Et, accessoirement, envoyé un fort volume des variations du poète andalou. Les poèmes que j'ai choisis sont incontestablement de beaux poèmes. Mais peut-être manque-t-il "EI diario de/ poeta recien casado" (Journal du poète nouveau marié), qui est quelque chose de magique, de très fort. Aucun de ces textes ne figure sur le disque. C'est un petit regret que j'ai. Tellement petit le regret que Francisco aurait souhaité disposer des moyens d'enregistrer 19 poèmes, 7 de plus que les 12 qu'on écoute ici. Dans la famille des perfectionnistes, cherchez Montaner.
Gravité ou profôndeur.
J'ai une propension pour les choses graves répond Francisco à ceux qui taxeraient de triste un disque parfaitement équilibré, dans lequel les mots de Juan Ramon touchent également à l'existentiel et comme tel à toutes les images de la vie. Sans exclure la danse, l'allégresse, l'attendrissement, l'abandon, le tragique ou la compassion.

La couleur Gilles Tinayre

Cette gravité (cette profondeur ?), lorsqu'elle est là, est compensée par la beauté et la diversité de la musique, sans jamais tomber dans une détestable emphase. Ce qui est déterminant c'est l'apport de Gilles Tinayre, un musicien formidable, un arrangeur hors pair qui travaille avec un ordinateur. Si Jean-Sébastien Bach était là, il ferait des choses extraordinaires. L'ordinateur n'est qu'un instrument dont un mauvais musicien ne saurait que mal se servir!
Un grand prix, s'il vous plaît, pour cette voix riche en nuances et heureuse de chanter. Pour ce compositeur qui vient enfin d'avouer. Pour cette émotion qui circule d'un poème à l'autre, pénétrante, souvent grave mais aussi bondissante. Et enfin, c'est aussi méritoire, parce que Montaner sait choisir ses vins et cuisiner les spaghettis.

Gérard Cléry.